Les volutes de fumée sont insaisissables, elles s'enroulent, déposent leur parfum acre sur la peau puis s'éloignent à la recherche d'une nouvelle proie... Elles se laissent porter au gré des courants d'air, tantot tournoyant, tantot stagnant. Harad calé contre un atelier de forgeron, les regardent s'échapper du foyer. Pour l'heure, il ne les envie pas. Elle lui rappelle sa vie précédant son arrivée à Cassandre, une vie au jour le jour, sans aucun projet ni attache. Ici au moins, on lui a montré du respect et personne n'a tenté de profiter de son trop plein de solitude car c'est sans doute cela qu'il a poussé à traverser ce portail, fuir une fois de plus, fuir ce sentiment que rien ni personne ne pourrait lui apporter quelques reconforts que ce soient.
Son chagrin lui avait oté toute dignité, la honte le dévorait mais il aura fallu d'un passage....
Harad leva les yeux vers le ciel, remercia Moradin de lui donner une seconde chance et lui promit de lui rendre au centuple le cadeau qu'il venait de lui apporter...