[Evolutif] Alice Ombrelune

Citation :

Nom du compte joueur : Luna05

Nom du perso :Alice Ombrelunes

Race : Tieffline

Age : 17 ans

Alignement : Chaotique Neutre

Religion : Tymora

Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : Rogue (éventuellement multiclassé duellist, selon évolution du rp)

Arme de prédilection : Rapière

Trait de Caractère : Impulsive et lunatique, Alice à grandit dans la Ruche de Sigil et ça s'entend. Habituée depuis son plus jeune âge à la règle du "chacun pour soi", elle n'est pas associale pour autant, mais éprouvera à l'égard de la majorité des personnes rencontrées une certaine méfiance. Il lui est relativement difficile de se lier d'amitier et encore plus de se fier à qui que ce soit d'autre. Elle acceptera pourtant la compagnie et l'aide d'autres personnes si c'est dans son intérêt, sa survie (et son bénéfice personnel) passant avant le reste. Sans être lâche, elle n'a pas l'âme d'une héroïne et préférera fuir que livrer un combat perdu d'avance. Si les andouilles l'accompagnant veulent jouer les suicidaires, tant pis pour eux.
Elle aime toutefois s'amuser et est d'agréable compagnie, bien qu'ayant parfois la langue un peu trop pendue et qu'il lui arrive de se montrer un peu enfantine sur les bords. Habituée aux embrouilles en tout genre, elle à l'habitude de baratiner ou noyer son interlocuteur sous un flot de paroles plus ou moins sensées afin de se tirer d'un mauvais pas. Certains s'y laissent prendre simplement pour la faire taire. Ah, et elle éprouve une saine allergie envers l'autorité et les fanatiques. Très peu portée sur la foi, elle s'en remet pourtant de loin en loin à Tymora, surtout parce qu'elle a conscience que lorsque tout le reste échoue, autant s'en remettre à la chance. Malgré tout, c'est une jeune fille intelligente capable de s'adapter rapidement. Plus qu'une qualité, un facteur de survie quand on grandit dans la Ruche et qu'on aspire à mieux que Récupératrice ou catin comme plan de carrière.

Description physique : Assez petite, avec peu de formes, on peut difficilement déterminer son âge avec précision tant elle peut paraître gamine ou posée, selon son humeur du moment, laquelle change d'un rien. La seule certitude, c'est qu'elle sort tout juste de l'adolescence, pour peu qu'elle en soit effectivement sortie. Bien qu'ayant grandit dans la Ruche, Alice est relativement soignée. Du moins elle sait se servir d'un peigne et fait attention à sa coiffure, à défaut du reste, même si la manoeuvre vise surtout à dissimuler ses oreilles pointues. Son aspect général serait sans doute bien plus agréable sans quelques signes distinctifs qui trahissent le sang de fiélon coulant dans ses veines. Deux petites cornes percent son front et ses yeux sont étrangement roses, de même que les étranges marques entourant son regard. Lorsqu'elle parles, rit ou ouvre suffisamment la bouche, on note éventuellement ses dents : petites et pointues. De fait, lorsqu'elle sourit, son aspect peut s'avérer intimidant. Ou du moins le serait si elle n'avait pas autant l'air d'une gamine.
Lorsqu'on la croise, et si l'on parvient à ne pas trop fixer ses cornettes, Alice est une jeune fille en assez bonne santée, aux gestes précis bien que sa carurre ne la rende pas très impressionnante.

Caractéristiques :
FORCE 12
DEXT 18
CONST 12
INTE 16
SAGESSE 10
CHAR 12

Sigil, Citée des Portes, située au coeur des Plans. On raconte mille histoires sur cette ville particulière et la réalité est parfois bien plus étrange que la fiction. Ceux qui y vivent sont pour la plupart de pauvres bougres qui ont eu le malheur d'activer un portail quelconque pour se retrouver coincé dans la cage avec peu d'espoir d'en sortir et d'autres la quittent tout aussi accidentellement. Les moins chanceux échouent dans la Ruche, archétype du quartier pauvre et mal fâmé, infâme coupe-gorge tortueux s'étendant sur de nombreux kilomètres. Sicaires et catins attendent le béjaune de pied ferme pour le délester de son cuivre et les récupérateurs guettent dans l'ombre ceux pour qui le chemin s'achève dans le Styx afin d'alimenter les réserves des Hommes-Poussière.

Vivre dans la Ruche est une épreuve. Y fonder une famille est encore plus difficile. Pourtant, certains s'y essaient, avec plus ou moins de bonheur. Les plus chanceux parviennent tout juste à nourrir leurs enfants, les autres baissent rapidement les bras. Et si la dure vie de la Ruche ne les débarassent pas de leur progéniture, il arrive que des parents décident de tout simplement les laisser livrés à eux-même, en espérant vaguement qu'ils parviennent à se débrouiller. Quand ils ne les vendent tout simplement pas afin de pouvoir grapiller un peu de jonc supplémentaire. Mais il y a également une bonne part d'orphelins dont les parents sont tout simplement inscrits dans le Livre des Morts.

Alice n'a jamais sut à quelle catégorie elle appartenait. Ses souvenirs sont bien trop flous, ayant préféré se concentrer sur sa propre survie. Elle a vaguement en mémoire quelques sensations et images imprécises d'une présence réconfortante, de légers écho d'une voix qu'il est impossible de déterminer comme étant masculine ou féminine, mais quelle importance ? Il s'agit là d'un passé révolu très tôt. Qu'elle ai été abandonnée ou que ses parents soient noyés dans le Styx, cela ne changeait rien au fait qu'elle se retrouvait livrée à elle-même dans une ville où la première règle à connaître était qu'il n'existait aucune règle. Tous les moyens étaient bons pour se procurer un peu de jonc ou tout simplement quelque choses à se mettre sous la dent. Et en désespoir de cause, les rats ne manquaient pas. Lorsque l'on mourrait de faim, tout avait vaguement le goût de poulet. Alice n'avait aucune idée de ce qu'était un poulet, mais l'azymuté qui lui avait sortit ça lui avait donné un vieux bout de pain et méritait donc qu'on ai la politesse de faire semblant d'approuver, au cas où ça l'encouragerait à se montrer un peu plus généreux.

Mais ce genre d'oiseau étant rare, une enfant se devait de compter sur autre chose que la bontée de ses semblables. Les béjaunes avaient beau être les plus crédule et susceptible de se laisser prendre à un numéro larmoyant de petite fille livrée à elle-même, ils manifestaient une étrange propension à prendre la tangeante lorsqu'ils voyaient une tieffline, certains en criant au fiélon avant de percuter un Baatetzu qui se chargeait d'incinérer l'impoli. Bref, la solution la plus simple quand on était trop petite pour trainer des morts jusqu'à la Morgue, c'était de leur faire les poches. Seulement voila, les récupérateurs n'apprécient pas vraiment que l'on vide les morts de leur "pourboire" et Alice eu donc l'occasion de s'essayer à la course à pied, motivée à battre son record de vitesse comme d'endurance par les deux trois encapuchonnés furibards qui ne voyaient pas dans son jeune âge une circonstance atténuante. Toutefois, se fatigant assez vite de cavaler dans toute la Ruche, ce qui avait en plus l'inconvénient d'accroitre les risques de rencontres avec sicaires, fiélons et autres azymuté pressé de l'inscrire dans le Livre des Morts, Alice estima préférable de tout simplement apprendre à se planquer. Quelques parties de cache-cache plus tard, elle estimait que faire les poches de vivants avait au moins l'avantage de ne pas lui mettre à dos les récupérateurs. En jouant de son aspect "gentille petite fille, malgré les cornes et les crocs", elle parvenait à délester le bige de passage que quelques piecettes qui lui permettait de se remplir un peu l'estomac avec autre chose que du rat au poulet.

Grandissant tant bien que mal, Alyss préféra travailler son agilité plutot que la force, considérant que cogner fort, ça servait juste à brasser de l'air si on était infoutue de toucher la cible et elle-même se voyant de préférence comme une cible difficile à toucher. Par la force des choses, elle avait eu maintes occasions d'apprendre à la rude école de la Ruche diverses choses de la vie. Chaque fois qu'elle approchait du Styx, elle faisait son possible pour en comprenre la raison et donc éviter que cela ne se reproduise. Elle développa ainsi un esprit rusé et un peu sournois, considérant que le bige moyen ayant de toutes manière très probablement l'intention de lui jouer un air, autant ne pas se priver pour lui piquer la chanson et sa bourse au passage. Ainsi, elle apprit auprès de diverses personnes divers soltifs utiles, comme la manière de bidouiller une serrure récalcitrante, l'art de démonter un piège sans qu'il vous pète à la fiole et diverses choses toujours utile pour rammasser du jonc en évitant les embrouilles, pour peu qu'on ne se fasse pas choper au passage.

Mais quand bien même elle misait pas mal sur la chance, Alice se faisait parfois surprendre la main dans le sac. Alors qu'elle avait 15 ans, elle voulut soulager un béjaune fraîchement débarqué de son portail du poids encombrant de sa bourse. Profitant que la victime en puissance regardait autour de lui, cherchant visiblement un repère ou un autre, elle se glissa discrètement dans le dos de l'homme et fit un geste en direction de sa proie avant de se retrouver avec une fine lame effilée en travers de la gorge.

"Heu... Rabbateuse, ça te dis, béjaune ? T'as l'air d'en avoir besoin," tenta l'adolescente en se forçant à sourire tout en résistant à l'envie de déglutir.

"Rabbaquoi ?" fit l'homme en posant sur elle un regard suspicieux. "De quoi tu parles, gamine ?"

"Rabbateuse," insista Alice en voyant une échappatoire dans la surprise que manifestait son ex-victime. "T'as l'air perdu, j'te donne la chanson pour un peu de jonc !"

"Ah, une sorte de guide..." répondit l'étranger. "Je pensais avoir à faire avec une simple voleuse..."

"Ben tu t'goure, bige !" mentit effrontément l'adolescente. "Mais j'vais pas insister si ça t'intéresse pas, seul'ment tu viendra pas faire l'étonné si un sicaire t'inscrit dans le Livre des Morts, hein !"

L'homme éclata de rire, rengainant sa rapière en un geste souple.

"Qu'ils essaient, j'en ferai mon affaire !"

"Si tu comptes te coltiner des sicaires, c'est que t'es azimuté en plus d'être béjaune..." grogna Alice en secouant la tête. "Tu veux pas me filer ton jonc avant d'aller nager dans le Styx ?"

"Pas la peine. Mais dis-moi, gamine, tu fera quoi le jour ou tu tombera sur un type décidé à te trucider plutôt qu'écouter tes excuses ?"

"Ben, je me barre en courant, s'te question !" répondit Alice en levant les yeux au ciel, trouvant la question complètement absurde.

A nouveau, l'homme éclata de rire.

"La fuite, ça marchera pas à tous les coups, petite. Tu devrais apprendre à te battre, ça pourrait te sauver la vie, un de ces jours."

Et il s'éloigna sans plus lui prêter attention, laissant une Alice perplexe. Le bige n'avait même pas fait allusion à ses cornes, ce qui était franchement rare, surtout pour un nouveau venu dans la Cage. Elle en trouvait presque dommage qu'il risquait fortement de finir comme petite monnaie dans la poche d'un récupérateur, mais ainsi allait la vie à la Ruche.

Pourtant, lors d'une de ses tournées, elle croisa de nouveau l'homme à la rapière, sortant d'une taverne, visiblement indemne. L'apercevant également, il la salua amicalement, ce qui lui valut un regard méfiant de la part de la Tieffeline.

"Toujours vivant," commenta-t-elle d'une voix dénotant d'une légère surprise.

"Comme tu le vois, gamine," répondit l'homme. "Au fait, je m'appelle Jaren, et toi ?"

"Qu'est-ce que ça peut t'faire, bige ?" rétorqua une Alice sur la défensive.

"Je me disais juste que tu avais peut-être reconsidéré mon offre et, dans ce cas, c'est plus simple pour moi comme pour toi de savoir qui est l'autre. Au moins son nom."

Alice cligna des yeux, surprise.

"Quelle offre ?"

"Apprendre à te battre, bien sûr."

"Et pourquoi tu ferai ça ?" demanda-t-elle en plissant ses yeux roses. "On a rien sans rien dans la Cage, surtout dans la Ruche, alors c'est quoi l'embrouille ?"

"Là d'où je viens, petite, c'est ce qu'on appelle l'entraide. Vu que t'es toujours vivante, j'en déduis que tu sais te débrouiller, mais crois-moi, viendra le jour où tu devra tirer l'épée pour rester en vie. Si ça t'intéresse pas, tant pis."

Alice réfléchit aux paroles de Jaren. Malgré sa défiance, elle devait admettre que ses paroles n'étaient pas dépourvues de bon sens. Et plus elle avait de soltifs en poches, mieux elle s'en sortirait. Alors que Jaren s'éloignait, ayant conclut qu'elle n'accepterait pas, elle le rattrapa.

"Qu'ce soit clair, bige, tu m'file la chanson et on en reste là, pigé ?"

Avec un rire, Jaren tendit la main pour lui ébourriffer les cheveux, ne se formalisant pas du mouvement qu'eut Alice pour lui échapper. Au contraire, il nota avec satisfaction qu'il l'avait bien jugée.

Ainsi, Alice apprit la maniement de la rapière, Jaren insistant surtout sur la précision, l'esquive mais aussi la parade plutot que la force brute, ce qui convenait parfaitement à l'adolescente. Au fil du temps, elle progressa suffisamment pour être capable de se sortir du pétrin le jour où elle ne pourrai ni fuir, ni baratiner.

"Qui sait, peut-être qu'un jour, tu parviendra à faire autre chose qu'agiter ta lame dans tous les sens !" se moqua Jaren à la fin d'une séance d'entrainement.

"Va caguer ! J'te laisse gagner parce que t'es qu'un enfumé qu'aime pas perdre !"

"Ben voyons, c'est pas moi qui chouine chaque fois que je me fais désarmer."

Alice quitta la cabane abandonnée qui servait de guitoune à Jaren en coup de vent, vexée, mais oublia vite l'accrochage. Après tout, à défaut de lui avoir porté un coup, elle lui avait piqué sa bourse. Alors qu'elle faisait un petit tour pour se changer les idées en sifflotant un petit air, elle sentit soudain un brusque appel d'air au moment même où elle entendait le bruit caractéristique d'un portail s'ouvrant. Poussant un juron, la jeune fille chuta au travers du portail, évitant d'une roulade de se blesser en touchant le sol. Pestant contre le coup du sort qui l'avait amenée à déclencher l'ouverture d'un portail, Alice se redressa prudemment afin de voir où elle venait de débarquer. Elle allait certainement manquer la prochaine séance d'entrainement...

Validé

Fais signe à un dm ou anim lorsque tu te connecteras pour qu'il t'autorise à passer le portail.

Si tu te dirigers vers un multiclassage préviens nous et nous mettrons ton BG dans la bonne partie du forum.

Bon jeu à toi.

merci :]

S'il y avait bien une chose de certaine, c'était qu'Alice ne se trouvait plus à Sigil. Plusieurs indices confortaient cette thèse, notamment le fait que pratiquement personne ne comprenait l'argot de la Cage en général et de la Ruche en particulier. Ensuite, la plupart des biges du coin se montraient hostilent face à son sang de Fiélon. Bon, on l'avait jamais accueillie à bras ouvert non plus, mais au moins, dans Sigil, les matois savaient distinguer une Tieffeline d'un Fiélon. Principalement parce que contrairement au Fiélon, la Tieffeline ne vous étripait pas en guise de salut.

A son arrivée, elle avait espérer pouvoir rentrer rapidement, constatant que le portail était resté ouvert, mais sa tentative se soldit par un plat contre un mur invisible et une chute douloureuse au bas des marches sous les regards étonnés et moqueurs des biges présents. Quelques bougres lui avaient expliquée qu'elle était coincée dans une prison planaire, mais Alice n'y croyait pas. Après tout, il était de notoriété publique qu'on trouvait toujours un portail pour Sigil, où qu'on aille. Raison pour laquelle on ne manquait jamais de béjaunes ahuris débarquant à l'improviste dans la Cage. Sauf que cette fois, c'était elle la béjaune et l'idée lui déplaisait. Pas que la Ruche était géniale, mais c'était chez elle, mine de rien.

Pour couronner le tout, elle avait précédé de peu l'arrivée d'un enfumé en armure complètement azimuté qui s'était arrêté à ses cornes et la traitait de Fiélone en voulant l'étriper. Coup de bol, quelques biges du cru s'étaient interposés pour calmer le Rectifieur en puissance et en laissant trainer ses oreilles, Alice avait pu glaner la chanson du coin. Rien d'encourageant, ça c'était sûr. Limite elle aurait préféré un Dédale de la Dame, tiens ! Enfin, y avait quand même des biges et des matoises qu'avaient pas l'air trop louche. Même si ça lui paraissait un peu louche quand même, question de principe.

Une matoise, surtout, semblait décidée à jouer un air à la cité, ce qui lui convenait, d'autant qu'elle semblait chercher de l'aide. Bien que méfiante, Alice estimait que tout moyen pour rentrer à la Ruche était bon à prendre, même avec des pincettes. Surtout que les Fiélon qui voulaient jouer aux puissances, si elle avait bien saisit la chanson, ne l'emballaient pas vraiment.

Mais dans l'imédiat, la matoise demandait son aide pour récupérer une bestiole qu'elle appelait un chat. De ce que comprit Alice, c'était une sorte de Lim-Lim. Histoire de pas passer pour une enfumée qu'il valait mieux laisser hors de la chasse au portail, Alice accepta et suivit donc Tiraella et Eorl dans une caverne infestée de Kobolds. A peine entrée que la moitiée de la caverne leur sautait sur le rable. Prise de court, Alice n'eut le temps ni de parler, ni de prendre la fuite avant de se retrouver inconsciente.

Elle se réveilla sur la place de Cassandre, un bige occupée à la rafistoler. Pendant que Faelar s'occupait de remettre sur pied sa compagne d'infortune, Alice réfléchit à sa situation. Bien qu'elle détestait l'admettre, elle devait reconnaître que ce vieil enfumé de Jaren avait eu raison. Baratiner et se carapater n'avait pas suffit et elle avait frolé le styx de bien trop prêt à son goût. Elle s'apercevait qu'elle avait prit l'entrainement de Jaren à la légère et que ça avait bien faillit l'inscrire dans le livre des morts. Trépignant comme une gamine, la Tieffeline décida de s'y mettre sérieusement. Et la première chose qu'elle ferait en rentrant dans la Ruche, ce serait d'aller mettre une raclée à ce foutu bige pour lui faire bouffer sa rapière !

Lorsque Alice avait une idée en tête, elle l'avait pas ailleurs. Plus son séjour à Cassandre s'éternisait, plus elle se rendait compte que question azimutés et enfumés, y avait pas grand chose à envier à Sigil. C'était assez paradoxal, d'ailleurs. Contrairement à la Ruche, elle ne voyait pas de sicaires dans les rues, toujours à l'affut d'un béjaune à inscrire dans le Livre des Morts avant de lui racler les poches en quête d'un peu de jonc, pourtant elle n'avait jamais autant manqué se faire tuer de toute sa vie. Evidemment, c'était elle la béjaune, ici, malgré que cette idée lui déplaisait. Elle connaissait la Ruche comme sa poche et savait donc éviter les embrouilles, mais Cassandre était une inconnue qui lui semblait un peu trop hostile à son goût tout en étant moins dangereux que la Cage.

Ces quelques revers ne firent que confirmer Alice dans sa volonté de faire plus qu'agiter inutilement sa lame, comme le disait Janer à peine quelques jours plus tôt. Par chance, y avait quand même quelque bougres pas trop mauvais dans les environs. Eorl, par exemple, l'avait dirigée vers les égouts où elle avait eu l'occasion d'étrenner un peu sa rapière. Même si les kobolds qui en avaient fait leur guitoune étaient loin de Janer, ils avaient contrairement au bige l'intention de l'inscrire dans le Livre des Morts. Se souvenant des paroles de Janer, Alice se concentra principalement sur sa défense, cherchant et attendant patiemment l'ouverture pour frapper quand elle ne pouvait pas choper les enfumés par derrière pour leur planter méchamment la longueur de sa rapière en travers du dos. Malgré qu'elle avait soupçonné Eorl de vouloir lui jouer un air, Alice ressortit des égouts plus confiante.

Mais les choses prennent parfois une tournure innatendue au coeur du Multivers. Par son inexpérience du combat, Alice négligea de nettoyer le sang qui maculait ses vêtements de la ruche. Et le sang de Kobold tend à faire un amidon aussi efficace que puant. Trouvant ses vêtements inconfortable, Alice demanda à la rabatteuse locale de la diriger vers une vendeuse de frusques. Là, en plus de vêtements neuf qu'elle n'aurait jamais imaginé porter un jour, elle croisa une demi-drow du nom d'Aurore. La matoise lui parla notemment de la danse.

Alice ne connaissait pas vraiment la danse. A ses yeux, c'était un truc de greffière des Quartiers de la Dame. Les seules Rucheuses qu'on pouvait parfois voir danser le faisaient d'une manière visant surtout à gagner facilement du jonc que pour une question d'art. Pourtant, Alice était intriguée par la "danse de l'épée" que mentionna Aurore. De sa vie de Rucheuse, Alice avait apprit le pragmatisme. Quoi qu'elle pensait de la danse, si cela pouvait lui filer un soltif ou deux pour progresser au maniement de la rapière, elle était prête à tenter le coup. Et la proposition soltif contre soltif que lui fit Aurore pour lui enseigner son art lui convenait parfaitement.

Peu à peu, l'entraînement portait ses fruits. Ses adversaires n'avaient beau être que des rats, des blattes et quelques kobolds malingre, ils lui donnaient l'occasion de perfectionner ses techniques et d'affiner ses frappes. A présent qu'elle frappait réellement pour tuer et parait pour préserver sa vie, l'entraînement ne pouvait plus être prit à la légère et elle s'appliquait d'autant plus que lors des cours de Janer. Les coups qu'elle portait étaient plus précis, ses mouvements plus assurés et elle ne s'encombrait plus de gestes inutiles, allant à l'essentiel. Janer aimait les bottes élaborées, mais Alice estimait qu'à son niveau, c'étaient des fioritures donnant plus d'ouverture que véritablement efficace. Après tout, avant de travailler un style, il fallait d'abord l'acquérir en commençant par les bases.

Car Alice était déterminée à devenir aussi bonne bretteuse que possible. Trop souvent elle avait frolé le Styx par son manque d'habileté au maniement de la rapière et elle reportait sa frustration sur Janer. Le vieil enfumé l'avait mise sur le chemin du combat et si elle reconnaissait qu'il avait eu raison, elle détestait toutefois de devoir l'admettre. Elle le tenait même pour responsable de son arrivée sur ce plan. Après tout, s'il ne l'avait pas provoqué ce jour là, elle n'aurait sans doute jamais passé le portail par inadvertance... Oui, elle deviendrait l'une des meilleures bretteuse du Multivers, trouverait un portail pour Sigil et se ferait un plaisir de prouver à Janer par A+B que l'élève avait surpassé le maître.

Et à sa grande surprise, elle prenait goût à la danse. Elle qui s'était lancée sur un coup de tête, persuadée que ça la gonflerait au bout de deux jours, elle avait suivit la première leçon d'Aurore avec méfiance, puis un intérêt grandissant. Elle s'était entraînée régulièrement par la suite, en plus de son entraînement martial, passant chaque jour un peu de temps à danser à l'abri des regards. Elle n'aimait pas l'idée qu'on découvre son intérêt pour la danse. Ce n'était pas vraiment un truc de Rucheuse. Plutôt de greffière, et Alice détestait les greffières.

Pourtant, lors de sa seconde leçon, que la danse soit un truc de greffière ou pas, ça n'avait plus la moindre importance. Perdant ses manières de Rucheuses pour laisser transparaitre un peu d'enthousiaste adolescent, Alice montra une grande soif d'apprendre et lorsqu'Aurore lui annonça qu'elle connaissait un grand nombre de danses, la tieffeline se prit à vouloir apprendre toujours plus. Danser lui donnait la sensation de vraiment controler son corps et cette sensation lui plaisait. Grace à ça, elle progresserait encore dans le maniement de la rapière tout en s'amusant. Ca avait au moins le mérite de détourner son attention du fait qu'elle ne se trouvait plus à Sigil et que son sang de Fiélon lui valait nombres de regards hostiles. Pouvoir s'oublier le temps d'une danse était vraiment agréable.

Cela faisait maintenant un bon bout de temps qu'elle était arrivée ici et le mal du pays était toujours aussi présent. Chaque soir, Alice se couchait avec l'espoir vain qu'il ne s'agissait que d'un mauvais rêve et qu'elle se réveillerait dans la Ruche, mais était déçue matin après matin. Elle faisait son possible pour ne plus y penser. Elle réfléchissait trop à son goût, ces temps-ci, se posait des questions qui lui semblaient absurde en temps normal.

Elle se plongeait donc dans l'entrainement, autant de combat que de danse, pour se vider la tête. Et elle sentait qu'elle progressait dans les deux domaines. Seulement, chasser du rat ou quelques kobolds moribond avait beau constituer un entrainement sans risque, Alice éprouvait l'envie de se tester, de s'assurer qu'elle ne s'imaginait pas des choses quand à ses progrès. Et puis, elle avait une revanche à prendre...

Elle quitta donc de nouveau la ville pour la foret, seule, ainsi qu'à son arrivée. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour trouver des brigands. Les même que ceux l'ayant aggressée a son arrivée, lui faisant prendre conscience de la nécessité d'apprendre à se battre ? elle en doutait, mais ça n'avait aucune importance. Ces lascars là seraient bien plus fort que ses adversaires jusqu'à présent et elle risquait vraiment de finir dans le Styx, cette fois. Dégainant sa rapière, la Tieffeline s'approcha en douce de l'une de ses proies, se fondant dans les ombres, derrière les arbres, prenant soin de ne pas faire de bruit. Elle comptait mesurer ses talents à l'escrime, certes, mais cela ne signifiait pas qu'elle allait jouer franc-jeu, pas vrai ? Elle était une Rucheuse et, par la Dame, elle en était fière ! Les coups fourrés étaient la norme à ses yeux et c'est sans la moindre émotion qu'elle planta sa lame dans le dos de sa victime par surprise, tournant la fine lame afin de provoquer une vive douleur tandis que le métal acéré se frayait un chemin jusqu'au coeur. Dans un cri de douleur, le brigand s'écroula à genoux, puis mourrut avant de toucher le sol.

Un sourire dévoilant ses crocs aux lèvres, la Tieffeline se mit ensuite en garde pour accueillir le suivant, attiré par les cris d'agonie de son comparse. Concentrée, elle para le coup porté au jugé sans grand mal, repoussa la lame d'une poussée, pivota et fendit l'air, traçant un sillon sanglant sur le torse de l'homme qui avait tout de même eu le réflexe de tenter une esquive désespérée. Constatant qu'il avait affaire à quelqu'un sachant manier l'arme qu'elle portait, le brigand se prépara également à mener une lutte serrée, dans l'entrechoquement des lames, Tieffeline et Humain enchainant parades, contres et esquives. Alice se sentait bien plus calme qu'elle ne l'aurait imaginé, malgré le mal que lui donnait son adversaire en dépit de sa blessure. Consciente qu'elle ne pouvait de toutes manière plus reculer, elle décida de tenter de mettre en pratique le enseignements d'Aurore. après tout, c'était pour celà qu'elle avait apprit à danser, à l'origine, pas vrai ? Espérant que Tymora lui sourirai, Alice exécuta une pirouette, évitant de peu la lame qui s'abbattait dans sa direction, puis fléchit les jambes légèrement, armant son bras vers le bas avant de se propulser en avant, fendant l'air de son bras armé et dépassant le brigand en un pas de danse souple et gracieux. Aussitot, elle se retourna, prête à parer le prochain coup, mais celui-ci ne vint jamais. L'homme était à terre, une profonde entaille lui barrant le torse, proprement éventré et une expression stupéfaite sur son visage figé dans la mort.

Reprenant son souffle, la Tieffeline essuya son arme écarlate avant de la rengainer. Elle venait de remporter son premier véritable duel et un sourire satisfait étira ses lèvres fines. Consciente qu'il lui faudrait encore s'entrainer beaucoup pour maitriser son arme et y intégrer cette danse, elle pouvait toutefois constater que ses progrès étaient réels. Janer verrai, le jour où elle rentrerait à Sigil. Oh oui, il constaterai de lui-même que son "élève" l'avait dépassé. Ce n'était certes pas encore le cas, mais Alice était déterminée à atteindre cet objectif.

Rentrant à Cassandre, elle sourit légèrement, éprouvant une vague reconnaissance envers Aurore qui lui avait permis de s'améliorer. C'était une chose à laquelle elle n'était pas habituée, mais pas vraiment désagréable. Le tout était de ne pas baisser sa garde.

[hrp= en passant, si un dm pouvait passer ce bg en évolutif pour duellist, ce serait bien aimable ^^ ]

Alors que l'ultimatum prenait fin, Alice voyait la guerre contre les Duergars se profiler à l'horizon et s'inquiétait de savoir si ses talents d'épéiste lui suffiraient à rester hors du Styx. Tout à ses inquiétudes et appréhension, elle s'aperçut soudain que le mage Démether était là, l'air joyeux. Il lui annonça qu'il avait enfin trouvé toutes les pierres et qu'il ne restait qu'à les charger pour mettre fin au conflit sans effusion de sang.

Soulagée, Alice accepta de l'aider, ne voyant aucun inconvénient à inscrire des gobelins au livre des morts si cela lui permettait de ne pas y voir son propre nom. En compagnie d'Aurore et du mage, elle se rendit donc chez les gobelin pour faire ce qui devait être fait.

Un ours les attendaient pourtant et s'il n'opposa que peu de résistance, les bruits du bref combat alerta les gobelins. N'ayant hélas que peu de temps, tous trois entrèrent pour charger les pierres.


La tâche fut complexe, les gobelins les assaillant régulièrement, en nombre toujours plus grand, alors qu'ils s'efforçaient d'en conserver certains en vie pour que les pierres drainent leur esprit. Tous ne pouvaient combattre en même temps. Arriva finalement le moment où, alors qu'Aurore et Démether s'occupaient de charger une nouvelle pierre, un nouvel assaut gobelin survint.

Etant la seule libre de ses mouvements, il lui revenait de se battre, seule contre tous. Sa rapière en main, la tieffeline serra les crocs et s'avança, barrant la route aux gobelins et ferraillant avec tous, enchainant de son mieux esquive, parade, contres et frappes chaque fois que l'occasion se présentait. Il lui fallait tenir et gagner du temps, laisser au mage et à Aurore le temps d'achever leur tache. A mouvement souple, réfléchissant calmement malgré l'urgence de la bataille, Alice maniait sa rapière, fendant la chair et repoussant l'acier. finalement, elle se retrouva seule debout face à ses adversaire vaincus.

Reprenant son souffle, un sourire discret étira les lèvres d'Alice. Elle avait bien progressé, oui, et le chemin lui semblait désormais moins long, bien qu'il lui faudrait encore s'entrainer longuement.

L'un des soltifs de Janer résonnait dans l'esprit d'Alice, ces derniers jours : "la force d'un bretteur viens en partie de son talent, en partie de sa lame, gamine. Pas plus que t'arrivera à te planquer dans les ombres en plein soleil, tu ne progressera pas longtemps sans une épée à ta mesure".

Jusqu'alors, la tieffeline n'y avait pas accordé trop d'intérêt, voyant là une note de plus aux nombreuses chansons que le bretteur aimait raconter, surtout quand il avait bien bibé. A ses yeux, une lame était une lame, tant qu'elle parvenait à en planter le bout pointu dans le corps de son adversaire, elle estimait qu'elle n'avait besoin de rien d'autre.

Même a son arrivée sur ce plan étrange, elle s'était parfaitement accomodée d'une simple rapière achetée pour quelques piécettes à un bige un peu ombreux, dans le quartier nord. Pourtant, plus elle progressait et assimilait enfin les soltifs donnés par Janer, plus elle commençait à se rendre compte qu'il avait eu raison.

La lame qu'elle maniait ne l'avait encore jamais perturbée, mais ces derniers jours, elle sentait vaguement le déséquilibre de la lame, comme une sensation génante qui lui agaçait les dents sans pouvoir s'en défaire. Elle prenait conscience du manque de précisions de ses frappes quand bien même ses mouvements étaient justes et le tranchant éraflé et émoussé de sa rapière la ralentissait. C'était infime, au point qu'elle ne s'en était encore jamais rendue compte, mais c'était bel et bien là, et ça l'inquiétait.

Alice sentait que plus elle repoussait ses propres limites, plus son arme lui en imposait de nouvelles. Alors qu'elle écoutait Aurore lui relater sa poursuite du Séraphin, attablée à la biberie du coin, Alice tentait tant bien que mal d'affuter la vieille rapière, espérant vaguement parvenir à l'équilibrer un peu simplement avec une pierre à affuter. Mais elle devait bien admettre qu'elle n'avait rien d'un Homme-Dieu. Les soltifs de la forge lui restaient fermé. Il lui fallait donc trouver un affranchi dans ce domaine.

La réponse lui vint rapidement. Après tout, Harad aimait à branler son ratelier au sujet de son talent dans les forges et il avait été recruté par la nouvelle Faction commerçante. En compagnie d'Aurore, elle se rendit donc au marché, songeant que le nain devait y avoir installé sa guitoune. Et c'était visiblement le cas. Elle n'avait pas eu à le chercher, l'affranchi se trouvant occupé à branler son ratelier avec d'autres bougres du coin.

Alice lui confia son arme, principalement pour prendre la mesure du nain et voir s'il valait un Homme-Dieu. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre en quoi la rapière de la tieffeline était faible et celle-ci fut rassurée. Elle estimait que le nain pourrait sans mal rejoindre cette faction et cela lui suffisait pour lui confier son affaire. Dans la forge du marché, Alice passa donc sa commande, s'inquiétant désormais plus de la quantité de jonc qui lui serait demandé que du résultat. Elle avait la certitude que le travail serait bien fait. Il ne lui restait donc qu'a amasser assez de grisbi pour les services d'Harad.

D'ici là, sa vieille lame lui suffirait encore. Il lui restait encore beaucoup à apprendre avant que son arme devienne un handicap.